N°12 - Mai 2001
ANFAS-BRP/FAS-BA 921-95155 TAVERNY
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Le mot du Président Préparer une assemblée générale, expédier les 537 courriers aux adhérents ANFAS, parmi lesquels un " nombre certain " qui n'est pas à jour de cotisation, ce qui nous laisse de ce fait dans le doute du bon emploi de notre timbre PTT, plus les 137 courriers aux anciens, très anciens de l'Amicale des B26 Marauders, cela occupe son président pendant quelques jours….. D'accord, ce n'est pas l'exercice " banco max "! Jacques PENSEC Présentation des FAS. Extraits d'un discours prononcé en juillet 2000.
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Le cadre général
Sur notre doctrine il paraît clair que la France, malgré son poids relatif somme toute modeste, a pu et peut faire entendre sa voix et être reconnue comme une puissance dans le concert des nations parce qu'elle dispose de l'autonomie stratégique que lui confère la dissuasion nucléaire. La fonction première de l'arme nucléaire, dissuader un éventuel agresseur, demeure le pilier de notre stratégie de défense dans un monde où les menaces précises s'estompent pour laisser la place à des incertitudes qui pèsent sur notre environnement et sur l'évolution des risques. Deuxième élément de base : les menaces. Aucune menace précise aujourd'hui ne pèse sur nos intérêts vitaux, mais la rapidité de l'évolution du contexte stratégique incite à la prudence. Dans ce cadre, il est naturel que la France poursuive sa réflexion stratégique pour adapter en permanence sa doctrine et ses moyens à l'évolution des menaces potentielles. Par rapport à la guerre froide, ce nouvel état du monde nous permet simplement d'ajuster le niveau de suffisance et d'alléger les délais d'alerte et de réaction qui auparavant s'exprimaient en minutes et qui maintenant s'expriment en jours. Le troisième élément de base qui fonde notre concept de dissuasion est le principe de suffisance associé à celui de crédibilité. La notion de suffisance concerne le volume, la qualité et la complémentarité des moyens qui sont déterminés par les dommages souhaités, l'efficacité de la défense adverse et par la vulnérabilité de nos propres moyens. La crédibilité quant à elle dépend de la perception par l'adversaire de notre volonté politique, de notre efficacité opérationnelle et de nos capacités techniques.
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La composante aéroportée
Historiquement, c'est la première à avoir pris l'alerte en 1964 avec le MIRAGE IVA et son arme à gravitation l'AN 11 puis 22. Aujourd'hui cette composante est constituée des missiles ASMP (vecteur à statoréacteur armé d'une tête nucléaire TN 81) mis en œuvre sur Mirage 2000N, au sein de l'Armée de l'air et sur Super Etendard au sein de l'aéronautique Navale.
Le couple MIRAGE2000N/ASMP est mis en œuvre dans un environnement opérationnel spécifique constitué de ravitailleurs en vol qui lui confère la dimension stratégique, d'infrastructure adaptée permettant d'abriter et de stocker en toute sécurité avions et missiles et de transmissions dédiées, fiables, sûres et redondantes.
En matière de complémentarité les apports spécifiques de la composante aéroportée sont : L'organisation.
Pour être en mesure d'assurer ses responsabilités, le Général FAS doit :
Les moyens aériens. Les moyens aériens sont composés des escadrons de combat, de ravitaillement en vol, de reconnaissance stratégique et du Groupe aérien ASTARTÉ. Les Mirage 2000N sont répartis au sein de trois escadrons dotés chacun de 20 appareils. Ils emportent le missile ASMP muni d'une tête nucléaire (TN81). Cet armement, après largage, se dirige vers son objectif de façon autonome soit à haute altitude à la vitesse de Mach 3, soit à très basse altitude à la vitesse de Mach 2, grâce à sa centrale inertielle et son statoréacteur. Chaque escadron dispose d'un ou plusieurs DAMS positionnés sur les 5 bases à vocation nucléaire. |
Notre flotte de ravitailleurs compte 11 C135FR issus de la dotation initiale auxquels il faut ajouter 3 KC135 achetés d'occasion en 1995 et dont le premier à été livré en 1997. Les C135FR et KC135 sont regroupés au sein d'un seul escadron. Mis en service en 1964 les C135FR ont été régulièrement modernisés. Ils sont équipés en bout d'ailes de nacelles permettant le ravitaillement. Les MIRAGE IVP restant ne participent plus à l'alerte nucléaire depuis l'été 1996, mais ils ont gardé ce qui était jusqu'alors leur activité complémentaire, la reconnaissance stratégique. Cet avion modernisé est capable de prendre des clichés dans le visible et l'infrarouge à basse ou haute altitude, à vitesse subsonique ou supersonique grâce à un conteneur technique (CT52) situé en lieu et place de l'ASMP. Le MIRAGE IVP, dont les FAS gardent 8 exemplaires en état de vol, permet sans escale et à partir du territoire national ou d'un terrain de déploiement de ramener à l'autorité politique ou militaire des informations d'ordre stratégique. Il a été utilisé régulièrement au-dessus de la Bosnie depuis 1994, en surveillance de l'IRAK depuis 1998 et durant la crise du Kosovo ; il est également sollicité ponctuellement par la DRM. Il est considéré comme un complément utile au satellite. Les MIRAGE IVP doivent rester en service jusqu'en 2005. Les FAS ont également la responsabilité d'une unité de transmission spécialisée, le Groupe Aérien ASTARTE (Avion STAtion Relais de Transmissions Exceptionnelles). Il comprend 4 avions C160 Transall spécialement équipés dont la mission consiste à retransmettre vers les SNLE en VLF et les avions en HF les ordres exceptionnels émis par les Hautes Autorités Gouvernementales. Placée sous le commandement opérationnel des FAS cette unité a une organisation originale puisque les avions sont entretenus et mis en œuvre par un escadron de la FAP (01.059 BIGORRE) et la mission spécifique de transmission est assurée par une escadrille de la Marine Nationale. Le Groupe ASTARTÉ a tenu une alerte en vol permanente pendant 10 jours, démontrant ainsi la capacité des Forces Nucléaires à recevoir l'engagement en cas de défaillance partielle ou totale des réseaux spécialisés d'infrastructure. Le personnel Quantitativement c'est 2254 militaires soit environ 2,7% de l'Armée de l'air. L'avenir
Compte tenu du contexte stratégique et des orientations politiques évoqués précédemment des études ont été lancées visant à dégager les grands axes d'évolution nécessaire pour pérenniser la composante nucléaire aéroportée. L'équipe de rédaction. |