Les
mimosas sont en fleurs dans mon petit coin de Bretagne et le parfum
embaume le jardin. Pas de doute, que nous le voulions ou non, la nature
a décidé de passer en 2005. Nous la suivrons encore une fois, une fois
de plus.
Merci à tous ceux qui, en ce début d’année, nous ont transmis leurs
vœux, leur merci, leur amitié, leur assurance de venir à Marsan en juin.
Quelques-uns, en clair ou à mots à décoder, me
disent leurs démêlés avec chimio, prostate, grand âge, avec la vie qui
court. En capitalisant les années, des membres de l’ANFAS passent par
des épreuves familiales rudes. Il faut en être conscient et savourer
cette vie lorsque l’amitié se trouve dans les pages des mois qui
passent.
Nous avons également reçu 2 « reproches ».
Le 1er vient de 2 anciens des C135FR. Voici un
extrait de leur courrier : «…le survol des ANFAS Contact des derniers
mois, m’amène à la question de savoir si l’ANFAS n’est pas devenue,
exclusivement, une Association des Anciens pilotes et navigateurs du
Mirage IV où tous ceux qui ne sont pas comptés parmi, ne se sentent
guère chez eux. »…
Le président et le rédacteur de l’ANFAS Contact
plaident coupables mais avec le sourire. Car s’ils râlent avec quelque
raison, ces anciens, et si nous parlons très peu des plus lourds que le
IV, c’est surtout parce que nous n’avons reçu que 2 articles C 135 à
vous mettre sur la feuille en 10 ans. Vous en trouverez 1 dans ce
numéro. Il en reste 1, plus quelques articles écrits pour le livre
d’Alexandre PARINGAUX « Forces Aériennes Stratégiques », que nous
reproduirons au fil des ANFAS Contact. Alors, et je le dis aussi pour
les anciens des SSBS, « écrivez et vous serez publiés car nous savons
que vous en avez plein la mémoire : il suffit de vous écouter dans les
réunions comme à Mérignac ».
Et tout cela avec le sourire, « of course ».
Le 2ème « reproche » nous touche plus profondément. Il
nous vient par courrier de l’épouse du Général NICOT. Après avoir reçu
l’anfas contact 34, voici ce qu’elle nous écrit: « Devant tant de
colonnes à lire, que je garde bien sûr, je vous annonce que mon mari est
décédé dans le plus grand calme le 30 août. Il a été enterré aux
Invalides, le 4 septembre. Je constate que les transmissions ne «
courent » pas vite. Merci pour vos vœux et ayez une pensée pour lui au
cours de vos réunions. Bien tristement. »
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Le
Général m’avait écrit en avril 2003 : « ….. A 92 ans, je ne me déplace
plus, hélas. J’ai commandé de 43 à 45 le groupe Gascogne sur Marauder ;
nommé commandant du Bombardement en 1956, après avoir commandé en
Indochine le S/GMMTA-EO, je suis à l’origine (l’auteur) du plan de
rénovation de cette arme et ai pu convaincre, à l’époque, le Gal de
GAULLE de la nécessité, après accord de mon plan, de commander le MIRAGE
IV….. J’ai mis en route, à Cognac, le centre de formation des équipages
( ex-transport et ex-bombardier Invader) et ai donné le nom de mon
groupe GASCOGNE à la première unité formée sur MIRAGE IV….Bien
amicalement. Signé : Gal NICOT.
Pour ceux qui reçoivent la revue de l’ANORA «
Azur et Or », vous trouverez plusieurs fois le nom du Col NICOT dans
l’article sur « la bataille de Diên Biên Phu », en particulier, à la
page 23. Du Colonel, qui est un des rares chefs qui avaient exprimé leur
désaccord sur le choix de Diên Biên Phu, voici ce qui est écrit : « Pour
ce qui concerne l’Armée de l’Air, seul NICOT, patron du transport en
Indochine, a rédigé un rapport violemment défavorable, mais il n’est que
colonel. »
Vous pouvez compter sur nous, Madame, pour penser
au Général dans toutes les réunions où les hommes et les femmes de l’ANFAS
se retrouveront. Sans des hommes et des chefs comme votre mari, nous
n’aurions pas eu la foi nécessaire pour bien remplir notre tâche au sein
de la Force de Frappe Française.
Recevez les sincères condoléances de
l’Association Nationale des FAS et soyez assurée de notre grande estime.
Jacques PENSEC président
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Comment les FAS portèrent secours à
PEN DUICK VI. |
Un jour d’octobre 1973, à l’E.R.V 4/94, tombe des
téléscripteurs un ordre extraordinaire de l’Etat-major des FAS :
transporter, à RIO DE JANEIRO, un mât de rechange pour PEN DUICK VI,
sans perdre de temps. Quant aux détails de l’opération, pour une fois,
il n’y en a pas ….Et vogue la galère ! Un peu de liberté ça n’est pas
pour déplaire !
Les opérations de
l’escadron désignent deux équipages et une équipe technique sous
l’autorité du Capitaine SCHWENCK. Nous y ajoutons ce qu’il faut pour
durer ; provisions, lits picot, etc.…Qui donc disait qu’il ne faut
jamais s’embarquer sans biscuits ?
Le 11 octobre 1973 dans la soirée, nous nous
mettons en place au Bourget. L’escale nous annonce qu’il faut attendre
jusqu’au lendemain pour embarquer quelques « spécialistes ». Le 12
octobre donc, arrivent successivement : Un ingénieur de la D.C.N et une
équipe technique de l’arsenal de BREST, -Gérard PETITPAS, patron de
l’équipe TABARLY, quelques personnes difficiles à identifier. Il faudra
trier !...ainsi que beaucoup de matériel technique et de l’avitaillement
.
L’ingénieur nous explique que le programme
important de travaux qui devait être entrepris au CAP est reporté à RIO.
En particulier la barre franche, installée sur demande de TABARLY, ne
convenant pas pour un bateau aussi grand que PEN DUICK VI, doit être
changée.
Nous embarquons tout ce qui nous semble
indispensable, pataugeant quelque temps dans la confiture coulant d’un
pot cassé, et, en route pour GENEVE.
Le mât est là. Il ne pèse que 5OO KG environ mais
il mesure 25 mètres et les verrues de l’accastillage en augmentent
beaucoup le diamètre. Le doute nous assaille .Pourrons-nous le glisser
dans le cargo ? Essayons !
Nos craintes étaient bien justifiées. Malgré le démontage de la cloison
du fond du cargo et à cause de la forme générale de celui-ci, le mât
reste coincé dans la porte. Il reste 1 m 3O dehors !
Nous le ressortons et faisons remarquer au
fabricant que la mission est impossible, à moins qu’il ne le scie. Il
refuse, hésite, prend l’avis de son bureau d’études et décide enfin de
couper son mât. Ce n’est pas de gaîté de cœur…On le comprend. Le mât
sera coupé du côté du pied, là où les efforts subis sont surtout en
compression. Le fabricant décide aussi de remettre son usine en route
pour confectionner, pendant la nuit, un manchon pour enserrer les deux
parties du mât.
Le 13 octobre au matin, le manchon arrive et le
mât est scié. L’embarquement devient aisé, et en route pour RIO via
DAKAR, escale technique obligatoire , les caractéristiques de COINTRIN
et de son environnement montagneux faisant mauvais ménage avec les
performances du C 135 F .
Rien à signaler lors des deux étapes ; l’avion tourne comme une horloge
et nous arrivons dans la nuit à RIO. Un représentant de l’ambassade de
France nous informe que PEN DUICK VI n’est toujours pas signalé.
Rendez-vous donc, le jour venu, après quelques heures de repos.
Le lendemain,nous essayons d’entrer sur la partie
militaire du terrain .Ce n’est pas simple car tout est bouclé et les
gens que nous rencontrons semblent être à l’image du régime politique
qui règne sur le BRESIL. Enfin nous arrivons à pied d’œuvre. Une équipe
de l’arsenal débarque tout ce qui était dans l’avion.
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Le soir déjà est là quand
nous sommes invités à nous rendre au Yacht club de RIO .Eric TABARLY est
arrivé. Nous échangeons quelques mots avec lui. A cette occasion je
retrouve Olivier de KERSAUSON devenu célèbre depuis. C’est un camarade
de classe de l’un de mes frères.
Notre livraison étant effectuée, nous décollons
vers DAKAR le 15 octobre ; au passage, nous admirons rapidement
l’extraordinaire baie de RIO DE JANEIRO. Ensuite DAKAR-AVORD avec notre
brave C 135 F qui n’a jamais renâclé.
C’EST FINI, avec le plaisir d’avoir servi à …
autre chose !
NOTA : Ce n’est que plus tard que l’on comprit la cause du démâtage de
PEN DUICK. L’embase du mât reposant sur le pont qui, ne supportant pas
les efforts verticaux qu’il recevait, s’affaissa légèrement mais
suffisamment pour déséquilibrer les haubans. Dans ces conditions, le mât
ne pouvait que se briser.
Mais il n’était pas directement en cause !!!!
Jean-Michel GUILLEUX
N’OUBLIEZ PAS !
RESERVEZ vos 22 ET 23 JUIN 2005.
LE DERNIER ESCADRON
De MIRAGE IV
FERME SES PORTES.
VENEZ NOMBREUX !
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