RETOUR EN FRANCE

   Le 25 juillet, le détachement des F.A.S. en Polynésie décollait de Hao sous un ciel pluvieux. L’itinéraire retour, identique au trajet aller, fut parcouru de façon aussi satisfaisante.

   Une fois encore la disponibilité des appareils fut excellente à chacune des escales. L’horaire put être scrupuleusement respecté, sauf pour une seule étape où un ennui au cours de la mise en route du Mirage IV retarda le décollage de trois heures… il fallait bien une exception à la règle !
   Le 28 juillet, Mirage IV et C-135 F atterrissaient de nuit à Mont-de-Marsan. La chaleur de l’accueil fit oublier la fatigue accentuée par le décalage horaire. Chacun se fit aussitôt un plaisir d’évoquer ses souvenirs, avec déjà une certaine nostalgie que n’allait pas manquer d’entretenir par la suite l’écoute des disques « tamouré » rapportés de Tahiti et la projection des magnifiques films en couleurs pris tout au long du séjour.

   L’opération « Tamouré » était terminée.

   La parfaite réussite de cette opération constitue la preuve éclatante de la valeur du système d’armes « Mirage IV », ainsi que des Forces Aériennes Stratégiques.
Elle a mis en évidence le haut degré d’entraînement des équipages et du personnel mécanicien des F.A.S.
Elle a également démontré l’excellente disponibilité du « Mirage IV », au cours du convoyage, comme lors du séjour à Hao malgré la forte salinité de l’air qui n’avait entraîné aucune trace de corrosion.
Enfin, et surtout, puisque c’était là son but, elle a permis d’éprouver le bon fonctionnement de l’arme nucléaire et en a largement confirmé la puissance nominale.

   En plus de la fiabilité et des performances du système d’armes, elle a également témoigné des possibilités de déploiement de nos unités stratégiques à très grandes distances.
L’Armée de l’Air a le droit d’être fière de l’opération « Tamouré » qu’elle a su préparer et exécuter avec sa volonté, son efficacité et sa discrétion habituelles.

Commandant DUBROCA