Le Centre d'instruction des Forces Aériennes Stratégiques
n° 328 (CIFAS) fut, dès 1964, la matrice dans laquelle se forgea la doctrine d'emploi des armes nucléaires. C'est en son sein que furent en effet formés tous les personnels (pilotes, navigateurs et mécaniciens) des escadrons opérationnels de Mirage IVA dispersés sur neuf bases aériennes du territoire national. Signe des très importants changements apportés par le Mirage IVA à l'aviation de bombardement française à son entrée en service en 1964, les FAS progressent, en l'espace de cinq ans à peine, de l'aviation de bombardement à hélice
- avec le Douglas B-26 Invader de la guerre d'Algérie - au biréacteur subsonique
- avec le SO 4050 Vautour IIB-, puis au Mirage IVA qui, lui, signe le passage à l'ère du vol à deux fois la vitesse du son.
Les premiers Mirage IVA confiés au CIFAS rempliront quantité de missions d'entraînement, essentiellement de maintien optimal des conditions de tenue d'alerte nucléaire et de définition d'emploi des bombes A, pour le largage à haute puis à basse altitude. En 1970, une nouvelle tâche est confiée au CIFAS 328 : la reconnaissance stratégique. Si l'expérimentation du conteneur photo CT 52 est faite au CEAM, l'étude opérationnelle et technique de ce matériel revient au CIFAS. En 1972, les essais des premiers équipements de
contre-mesures électroniques (CME) développés pour le Mirage IVA sont également le fait du CIFAS. Au plus fort de son existence, le CIFAS regroupera quatre escadrons distincts, tous chargé d'une mission d'instruction particulière. Preuve de l'excellence de l'enseignement et de la maîtrise dispensés par cette "académie du Mirage IV", le CIFAS remportera cinq fois la coupe Commandant Héliot lors de l'exercice annuel "Fantasia".
Au cours de sa vie qui durera 27 ans, le CIFAS aura formé 650 navigants et instruit 6 800 mécaniciens. Signe de son importance, il se verra successivement confier la garde des traditions de la 25e Escadre de Bombardement
d'avant-guerre puis celles de l'ancien EB 2/92 "Aquitaine" dont il héritera le nom en juillet 1978. Le 6 septembre 1991, il est officiellement dissous.
|