Lors de la dissolution du CIFAS 328, une équipe de cet escadron composé de :
- recherche et rédaction : Ltt REDON
- assistants : Adc ROUSVAL et Adc RUFFIER,
utilisant les moyens de :
- imprimerie : Cfas/Carto
- archives photographiques : SHAA, ECPAD, SIRPA, Section photo CIFAS
a résumé les principaux événements vécus par la 25ème Escadre de Bombardement et le CIFAS depuis 56 ans.
La première partie relate chronologiquement la vie du groupe 1/25 « TUNISIE » lors des conflits de la 2ème guerre mondiale et d’Indochine.
La deuxième partie évoque le rôle prépondérant du CIFAS dans la formation du personnel des Forces Aériennes Stratégiques tout en participant à l’alerte de la permanence nucléaire et en effectuant des missions de reconnaissance.
Quelques photographies font revivre aux lecteurs les moments historiques récents.
CRÉATION DE LA 25ème ESCADRE DE BOMBARDEMENT
La formation du Ministère de l'Air, en septembre 1928, est le prélude à l'autonomie totale de l'aéronautique militaire. L'ensemble des forces aériennes qui dépendait de plusieurs ministères (Guerre, Marine et Colonies), va laborieusement s'organiser sous l'autorité d'un chef unique, et former ainsi l'Armée de l'Air.
La Marine réussit toutefois à conserver une partie de son aviation, l'aéronavale, et obtient de plus que l'Armée de l'air lui détache pour emploi quelques unités aériennes : les Escadres de coopération maritime.
La 25ème Escadre de Bombardement fut créée, le 1ier janvier 1936 à partir des escadrilles de l'aviation navale, héritières des traditions des escadrilles B 101 et B 102 ayant participé à la guerre 1914 -1918.
Ces escadrilles, basées à DUNKERQUE depuis avril 1917, étaient équipées d'hydravions "FBA" et spécialisées dans la recherche de sous-marins au large des côtes de la Manche et de la Mer du Nord. Elles furent citées à deux reprises à l'ordre de l'Armée avec port de la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre 1914-1918.
L'escadrille B 101, devenue après la guerre l'escadrille 1/Bl, est basée à CHERBOURG jusqu'en 1927. Equipée d'hydravions FARMAN F 168 "Goliath" elle est envoyée à KAROUBA ( Bizerte ) où elle prend en 1933 le nom de 4/B3, qu'elle conserve jusqu'en janvier 1936, date à laquelle elle est versée au Ministère de l'Air pour devenir l'un des deux groupes de la 25ème Escadre de bombardement, tout en conservant son insigne .
Composée de deux groupes, les GB 1/25 et GB II/25, elle rassemble quatre escadrilles, dont trois conservent traditions, insignes, et appellations de la Marine.
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Escadrille 4/B3
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Hydravion FARMAN
F168"Goliath
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2ième escadrille du
GB 1/25
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Ce sont la 4/B3, 1ière escadrille du GB I/25, et les 4/Bl et 4/B2, respectivement 1ière et 2ème escadrille du GB 11/25. Quant à la 2ème escadrille du GB 1/25, créée de toutes pièces, en même temps que l'Escadre, elle n'hérite d'aucune tradition.
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Escadrille 4/B1
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Bloch 200
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Escadrille 4/B2
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Basée à BIZERTE-SIDI-HAMED, la 25ème Escadre est initialement équipée d'antiques hydravions F 168 « Goliath ». Si sur leurs cocardes l'ancre de marine est désormais effacée, les missions sont essentiellement effectuées au profit de la 4ème Région maritime (Afrique du Nord). Dès 1937, les « Goliath » avaient pour armement une torpille de 6 mètres de long et de 0,45 mètre de diamètre et les équipages de la 25ème Escadre avaient pour mission le torpillage de la Flotte Italienne. Les objectifs étaient étudiés et parfaitement programmés, c’est-à-dire, les bateaux et surtout les ports de Sardaigne, de Sicile et de Naples. Les torpilles étaient fournies par les ateliers de Bizerte Karouba.( Cette mission de la 25ème Escadre n’a pu être effectuée car les Italiens ne sont entrés en guerre que le 10 juin 1940. Mais elle fut effectuée par les Anglais en novembre 1940 : pour la perte de 2 Swordfish sur les 21 engagés, les Anglais ont mis hors de combat la moitié de la flotte italienne)
A la suite de la disparition en mer d'un F 168 "Goliath", les appareils de ce type sont interdits de vol. Le GB 1/25 se transforme sur Bloch 200, tandis que le GB II/25 passe sur hydravion Lioré et Olivier 257 bis.
L'entraînement sur ces nouvelles machines, la surveillance maritime et la formation des jeunes équipages arrivés en renfort en 1939 constituent le principal travail aérien de l'Escadre, jusqu'à la déclaration de la guerre en septembre 1939.
LA CAMPAGNE DE FRANCE
La tâche de la 25ème Escadre durant la Campagne de France, du 02 septembre 1939 au 25 juin 1940 est ingrate et effacée. Son matériel ancien peu adapté, son théâtre d'opérations éloigné des lignes de combat ne lui permettent pas de concrétiser ses espoirs d'intervention.
L'Escadre poursuit son entraînement et effectue de nombreuses missions ordonnées, par la 4ème Région maritime. Le GB 1/25 participe à l'entraînement des postes de reconnaissance de guet aérien, de D.C.A., et conduit les patrouilles de surveillance côtière. Le GB 11/25, détaché dans la rade de BOUGIE, assure la surveillance à la mer, la protection des convois, la recherche des sous-marins.
Hydravion LIORET et OLIVIER "LéO 257 bis"
Du 26 mai au 12 juin 1940, la 2ème escadrille du GB 1/25, détachée à SALON et à ISTRES, se transforme sur bombardier moderne Lioré et OLivier 45 (LéO 45). Surprise par la déclaration de guerre de l'ITALIE le 10 juin 1940, elle est mise à la disposition du commandement des forces aériennes du Sud-Est. Malgré son manque d'entraînement sur ces nouvelles machines, elle participera à six bombardements de nuit sur la base italienne de NOVI-LIGURE.
Toutefois, le repli général de l'aviation vers l'Afrique du Nord est ordonné, et l'armistice met fin momentanément aux activités de l'Escadre.
AVEC L'ARMÉE D'ARMISTICE
En application des conventions d'armistice, toute activité aérienne est interdite, les avions sont désarmés, et l'Armée de l'Air est condamnée à disparaître. Toutefois, suite aux tragiques évènements de MERS-EL-KEBIR (l) (2), les responsables de l'Aviation obtiennent un assouplissement des clauses d'armistice et la dissolution de l'Armée de l'Air est reportée
La 25ème Escadre de bombardement est donc maintenue en activité, dans le cadre strictement défensif assigné à l'Armée du gouvernement de VICHY, à savoir, la conservation de l'intégrité du territoire et de l'Empire.
Affectée au Groupement de Bombardement n° 8 de TUNIS, elle reçoit son équipement complet en LéO 45, les hydravions LéO 257 bis étant alors reversés à la Marine, et elle reprend son entraînement dans les limites imposées par les commissions d'armistice allemandes et italiennes.
LIORET et OLIVIER "LéO 45"
En septembre 1940, alors que se déroule l'attaque britannique contre le port de DAKAR qui refuse le ralliement à la France libre, le gouvernement de VICHY décide de lancer une attaque aérienne contre la possession anglaise de GIBRALTAR. Le 25 septembre, le GB 1/25 participe depuis la base d'ORAN à ces représailles. Les résultats sont médiocres, mais ils permettent de réclamer aux allemands l'autorisation de renforcer l'entraînement.
-(1)- La flotte française, refusant l'ultimatum anglais de rejoindre les ports de GRANDE-
BRETAGNE, fut attaquée par la Marine britannique dans le port de MERS-EL-KEBIR.
-(2)- En réponse à l'attaque britannique, un hydravion du GB II/25 attaqua un sous-marin anglais et le toucha gravement.
Le 8 juin 1941, les territoires français du Levant, SYRIE et LIBAN sont attaqués.
C'est la réponse aux protocoles de PARIS, du 27 mai 1941, par lesquels le gouvernement français autorisait les allemands à utiliser les aérodromes de SYRIE, et à prélever une part importante des stocks militaires, dans le but de soutenir la rébellion contre les anglais en IRAK.
La défense de l'Empire ne sera pas une vaine expression pour le personnel du groupe.
Le GB I/25 est détaché à ALEP, puis à HAMA, terrain d'opérations avec treize LéO 45, en vue de renforcer les forces du Général DENTZ, Haut Commissaire au Levant.
Le GB 11/25 assure pendant ce temps le convoyage des avions au profit des groupes engagés, les GB 1/25, GB 1/12 et GB 1/31.
Appuyant directement les forces terrestres, le GB 1/25 intervient sur les lignes de combat, harcelant les colonnes britanniques et recueillant le maximum de renseignements.
Les bombardements sont rarement payants, étant donné la nature des objectifs, formations motorisées dispersées dans le désert, et aussi du fait que le LéO 45, bombardier moyen, n'est pas adapté aux missions d'assaut.
Le 24 juin, un avion est abattu par la D.C.A.. Avec l'avance des forces britanniques, commencent les attaques aériennes contre le terrain de HAMA. Onze avions sont détruits au sol en quatre raids.
Le rapatriement du groupe commence dès le 10 juillet, et le 11, les quatre derniers avions du groupe rejoignent leur base de TUNISIE.
Le 14 juillet 1941, l'armistice est signé à SAINT JEAN D'ACRE, la campagne de SYRIE est terminée.
Le GB 1/25 fait l'objet d'une citation à l'ordre de l'Armée aérienne au titre de la campagne de SYRIE.
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